Mai 2014
Mardi 13 mai
Ca y est, c’est un nouveau départ pour le refuge …
Dès 13 heures avec Karine et Clo nous nous mettons en route, direction l’aéroport de Charleroi et lorsque début de soirée nous arrivons à Séville il nous faut à peine quelques secondes pour nous apercevoir que l’été à déjà pris ses quartiers …
Mercredi 14 mai
C’est au rythme des évaluations pour Clo et moi, des castrations et autres « réparations » de petits et gros bobos pour Karine que va se dérouler l’essentiel de notre séjour au refuge.
Jeudi 15 mai
Ce jeudi, ce sont les préparatifs pour un grand voyage. Demain, 18 galgos et podencos prendront la route, direction « une vie nouvelle » en Belgique.
Préparation du camion, shampooing, … tout doit être parfait !
Vendredi 16 mai
Une nuit blanche … pas fermé l’oeil !
6 heures, nous sommes debout, « sur le pied de guerre » …
Un à un les galgos et podencos sont sorti de leur enclos direction les patios. Là, ils vont se dégourdir les pattes et faire une dernière course avant le grand départ.
Le camion est là, les portes s’ouvrent et Rocio (l’une des vet du refuge) à la liste des chiens et leur place dans le camion.
Alors … commence l’embarquement.
Très vite l’excitation fait place à la nostalgie … Les images défilent dans ma tête : ici Dartanian prend place dans le camion ; Dartanian que j’aimais tant voir courir dans le patio avec ses oreilles au vent, il est resté deux longues années au refuge. Girasol, le tendre, le rejoint. Là nous embarquons Sonia, elle était toujours de bonne humeur et tellement câline ; ensuite la toute douce Evi et puis notre athlète Shrek. Cersei prend place et Runa qu’il faut un peu rassurer. Vela, la puce, celle qui s’était invitée à l’une de nos journées d’évaluation … comment ne pas tomber sous son charme ? Mathias notre « monsieur câlins », Julio notre bel hidalgo, Gaspar, le tellement beau ténébreux et Joseph qui sera placé près de Catelyne qui sait si bien le rassurer. Et puis il y a les pod, les petits formats comme les appelle François. Ils sont là, trépignent d’impatience, ils veulent leur place dans le camion. La toute petite Kim, la petite boule de tendresse rejoint notre Shakira, celle qu’un galguero nous avait mise dans les bras voici quelques semaines. Et puis, Roman fait le yoyo à côtés de moi, il veut être du voyage … je me souviens de son arrivée au refuge en août 2012, il était brûlé sur une grande partie de son corps : des jeunes l’avaient attaché et trainé à l’arrière de leur moto. Au fil des semaines, Roman cicatrisait ses plaies … et surtout apprenait à refaire confiance à l’humain. Congo embarque et Apache lui emboite la patte … ensemble au refuge, ils le seront aussi pour le voyage … Trois années de refuge pour eux, cela vous forge une amitié !
Voilà, une page se tourne pour eux … et pour moi.
Le camion quitte le refuge, il nous reste quelques heures de travail avant que nous aussi, ne reprenions la route …
Il est 17 heures lorsque nous quittons le refuge, notre séjour au refuge se termine.
Voir toutes les photos ici … 
Février 2014
Mardi 18 février
15 h 45′ François et moi embarquons pour Séville.
Mercredi 19 février
il est 10 heures lorsque nous nous mettons en route, avec Isabel et Isa, dans le but de récupérer des galgos et des podencos chez différents galgueros.
Bien que cette journée soit programmée, nous ignorons tout de son déroulement et de son issue : quel accueil va nous être réservé, les chiens seront-ils toujours vivants, s’ils sont vivants dans quel état seront-ils ???
Autant de questions que nous nous posons …
C’est au total 17 galgos et 3 podencos que nous arriverons à sauver chez 5 galgueros différents et que nous ramènerons à FBM.
Deux endroits nous ont particulièrement marqués ; d’une part l’un que nous connaissions déjà pour y avoir récupéré, voici quelques semaines déjà Bartolo (aujourd’hui en Belgique et rebaptisé Yago). Ce jour-là, le galguero n’avait pas voulu nous ouvrir les portes du hangar où étaient enfermés les podencos. Aujourd’hui, il accepte que nous entrions : la confiance s’installe et après de nombreuses négociations, nous repartons avec une galga et une petite podenca à peine sevrée …
D’autre part, c’est là où le galguero nous dirige vers une « minuscule construction » au milieu d’un immense terrain. Il est passé 13 heures, nous sommes en plein soleil … et de ce minuscule carré de béton sortiront péniblement 7 galgos !!!
7 galgos entassés dans un mètre carré alors que ses autres chiens courent en toute liberté dans cet immense terrain !…
Sur la route nous apercevons une roulote à laquelle sont attachés court 4 chiens. Lorsque je m’approche, un homme s’arrête et m’interpelle : « C’est la carriole du pasteur et ce sont ses chiens … ne les prenez pas, ils ne sont pas abandonnés … » crie-t-il.
Parmi les chiens sauvés, il y a entre autre deux chiots que nous avons baptisés Timy et Jerry.
Il y a la jolie noire, appelée Liberta ; il y a cette jolie blanche qui devra subir une intervention chirurgicale aux yeux, il y a le beau noir marqué au fer rouge, 2 podencas …. et tous les autres auxquels nous n’avons pas encore donné de nom … ce sera pour demain.
Et puis … il y a Eva, notre toute petite podenca …
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Jeudi 20 février
C’est au refuge que nous passons cette journée. Ici, la situation est dramatique. Hier matin, il y avait 378 galgos en attente d’une famille d’adoption. Lorsque nous sommes rentrés de la mission de sauvetage, nous avons porté ce nombre à 395 ! Nous n’avons même plus de colliers en suffisance .
395 galgos + les podencos.
Parmi ces 395 galgos, de nombreux sont fort marqués physiquement, d’autres psychologiquement.
C’est dans cette atmosphère que nous commençons les évaluations avec l’espoir de donner une chance à un maximum d’entre eux.
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Vendredi 21 février
C’est par les évaluations des nouveaux podencos que nous allons commencer cette journée.
Nous verrons successivement Indila et Shakira : ce sont deux des podencas sauvées la veille chez le galguero.
Ensuite Rachelo … Rachelo nous l’avons connu lorsqu’il est arrivé chiot au refuge en octobre 2012. Un an et demi plus tard, il est toujours là et je dois dire que sa petite bouille et sa bonne humeur nous font énormément de bien.
Et puis, il y a Sissi : elle nous fait craquer !
13 heures, Antonio nous demande de l’accompagner pour aller récupérer une galga chez son galguero … « Il va la tuer » nous dit-il, « c’est aujourd’hui ou jamais » …
Nous embarquons et nous rendons immédiatement sur place. L’accueil qui nous est réservé est loin de nous mettre à l’aise. Le galguero ne nous parle pas … il aboie ! Il s’en va chercher la galga qu’il nous amène quelques instants plus tard. Elle est paniquée, ose à peine marcher et il nous la traine avec la délicatesse qui caractérise souvent ce genre d’individu. Il y a une autre galgo dans cette cour et nous nous hasardons à lui demander s’il nous autorise à l’emmener également ; là aussi, il nous aboie son refus. Nous ne demandons pas notre reste et reprenons la route, direction le refuge où d’autres podencos attendent dans l’espoir d’une vie meilleure.
Il faut se « remettre » au travail !
Alors, c’est Berta qui va jouer la star et ensuite Kim … Kim est arrivée au refuge dans un état épouvantable voici déjà quelques mois. Nous n’avions que très peu d’espoir de la sauver, elle a été recousue de partout, les cicatrices qu’elle a gardé sur le corps en témoignent. Et malgré ce lourd passé, Kim a gardé la joie de vivre et est tant d’amour envers l’humain ; c’est incroyable !
Dans mon dos passe Laura, une auxiliaire vétérinaire du refuge, au bout de la laisse qu’elle tient, il y a Espe … aujourd’hui Espe a su se lever … (sans commentaire). Espe … Esperanza !
Il est plus de 15 heures et je dois me mettre en route pour l’aéroport. Karine (vétérinaire bénévole de GRB) ainsi que Nadège (auxiliaire vétérinaire) viennent opérer durant le week end.
De retour au refuge, les évaluations reprennent, avec les galgos cette fois.
C’est au tour de Naomi la belle noire, Travis un beau bringé au charme fou et Evi qui a chaque fois que je passe devant son enclos viens me saluer à coup de grosses lèches d’être sous le feu des projecteurs.
Avec eux le temps va passer trop vite, et déjà la nuit tombe, vite, trop vite …
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Samedi 22 et dimanche 23 février
Si pour François et moi ces deux journées seront consacrées aux évaluations de nouveaux galgos et podencos pour Karine et Nadège, c’est en salle d’opération qu’elles s’écouleront.
Epilogue :
Il est toujours difficile de quitter le refuge même si on le quitte soulagés par le travail qui y a été accompli.
Quelques jours après notre retour, nous apprenions la triste nouvelle : Espe a succombé à ses nombreuses blessures …
Patricia
janvier 2014
Voyage du mois de janvier : A Elias
Il y a eu ces informations qui ont commencés à arriver : une manifestation sans précédent à la SPAPS de Mairena del Aljarafe (banlieue de Séville).
SPAPS en Espagne équivaut à notre SRPA et celle de Mairena à cette réputation de faire vivre aux animaux qui y séjournent un enfer ; d’ailleurs entre nous, nous l’appelons « l’enfer de Mairena ».
Elias l’un de mes galgos avait été sauvé de Mairena quelques années plus tôt …
Mairena : c’était les chiens « entassés » les uns sur les autres, tellement affamés que certains d’entre eux mangeaient les plus faibles, vivant dans leurs excréments, parfois aux côtés de cadavres, … et j’en passe.
Voici quelques jours, il y a donc eu une levée de bouclier, une manifestation aux portes « du refuge ». Des citoyens, des organisations pour la protection des animaux (dont faisait partie la Fondation Benjamin Mehnert) ont fait pression sur la direction afin de libérer les animaux. S’en est suivi « un bras de fer » : le directeur prétendait n’avoir pas sur place un vétérinaire pour ausculter les animaux, ensuite, il a réclamé 45 euros (par animal), 45 € payables d’avance (bien sûr) afin de les réserver.
Des associations telles que FBM ont alors dépêcher sur place vétérinaires et bénévoles afin de procéder à l’évacuation des « pensionnaires ».
Vous imaginez que tout cela ne s’est pas passé en douceur : le directeur a fait procéder à des euthanasies massives, des animaux ont pris la fuite, certains d’entre eux n’ont toujours pas été récupérés.
C’est suite à une video tournée « clandestinement » par un employé qui a enfin mis le feu aux poudres. Démis de son poste il a remis sa video à un journaliste et très vite tout s’est embrasé.
Pourtant, des vidéos, des photos, il y en avaient eu avant …
Aujourd’hui, les portes de la fourrière restent closes, tous les enclos sont vides…
Ici, tous attendent que les autorités prennent enfin leurs responsabilités ; tous espèrent qu’un nouveau directeur sera nommé et qu’il ne sera pas, corrompu comme son prédécesseur.
Articles complets « Rescate Masivo de la SPAPS de Mairena » – FBM – ICI :
http://www.fundacionbm.com/fr/component/content/article/35-noticias/noticias/295-rescate-masivo-de-la-spaps-de-mairena
Samedi 25 janvier à FBM
Le refuge est déjà à saturation et la saison de la chasse n’est pas encore terminée…
Des galgos faméliques, des pattes cassées, des galgos fatigués, épuisés, tellement abîmés … les vétérinaires, les auxiliaires de soins ne savent où donner de la tête. C’est un enfer !
Karine, notre vétérinaire m’accompagne dans ce voyage. Elle vient prêter « main forte » et ce week-end, c’est en salle d’opération qu’elle le passera.
Pendant que Karine opère, je m’en vais voir les galgos et podencos.
Je vais voir Marcelino. A notre arrivée hier, il quittait la table d’opération, opérer d’une patte cassée.
Je vois aussi Lila, une petite galga bringée, récupérée quelques jours plus tôt alors qu’elle errait dans les rues. Je vois Marisol, une rescapée de l’enfer de Mairena. Tout comme Lila, elle est squelettique et lorsqu’elle veut venir vers moi, ses pattes n’ont pas assez de force pour supporter son poids …
Les heures passent, le jour se couche … Dans l’auberge avec Karine nous faisons le bilan de la journée. Maura a été stérilisée ainsi que Dulcinea et Pandora ainsi que 4 autres galgas.
Avant d’aller me coucher, petites caresses aux trois filles, Maura ouvre un oeil quant à Dulcinea et Pandora, elles sont dans les bras de Morphée.
Dimanche matin
Il est 9h quand Karine part pour la salle d’opération.
Moi, je m’en vais faire quelques évaluations. Avec Apolo et Vicente pour commencer tout en douceur : moment câlin, plein de tendresse.
Ensuite Cafe et Lara : là, ça déménage ! Ce sont des courses interminables, des parties de jeux.
Je passe un peu de temps avec Adriana qui voudra toute mon attention pour elle et elle seule.
Ma dernières évaluation c’est avec Azucena et Carlotina que je la passerait.
Que c’est bon de terminer ce séjour par de tels moments de bonheur !
16 heures, nous devons boucler nos bagages, c’est déjà la fin de ce voyage « éclair » mais tellement nécessaire.
Tous les galgos sont prêts pour le grand retour, certes le ciel chez nous est bien moins bleu qu’à Séville mais je suis certaine qu’ils auront tellement plus chaud avec le soleil que vous aurez pour eux dans les yeux et dans le coeur !
Merci à Karine d’avoir donner, une fois encore, de son temps et de son savoir.
Merci a Elias, mon galgo … de là haut je sais que tu étais avec moi, ce voyage était pour toi.
Patricia