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La leishmaniose du chien : symptômes, traitement et prévention

La leishmaniose est une maladie parasitaire chronique et trop peu connue ; transmise par un phlébotome, un insecte piqueur qui fait penser au moustique.

Les zones à risque pour la leishmaniose canine sont l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, le Sud de la France. Le moucheron vecteur de la maladie sévit du mois d’avril au mois d’octobre, en se nourrissant du sang des animaux et de l’homme. Une fois la maladie contractée, on observe une évolution plus ou moins rapide avec des symptômes cutanés.

Comment se transmet la leishmaniose ?

La transmission de la leishmaniose chez le chien se fait par la piqûre de l’insecte porteur. Une chienne peut également transmettre le parasite à sa portée. Tout comme chez le moustique, c’est le phlébotome femelle actif le soir et la nuit, qui pique et transmet ainsi la maladie.

Les zones de prédilection du phlébotome sont la tête et les extrémités (pattes, museau, oreille). Une fois installé, le parasite est disséminé dans les cellules du chien, atteint les organes et s’attaque au système immunitaire. Tous les chiens piqués ne contractent pas la maladie, mais les individus faibles sont plus exposés.

Quels sont les symptômes de la leishmaniose ?

Les signes cliniques de la leishmaniose canine sont divers, il peut s’agir de lésions cutanées souvent ulcératives au niveau du nez et des yeux, de dermatite (peau sèche), de dépilation avec formation de croûtes et de squames (pellicules). On observe un amaigrissement progressif sans baisse d’appétit, des saignements de nez, une pousse excessive des griffes et parfois de la fièvre.

Le chien peut aussi souffrir d’un grossissement des ganglions et de certains organes (foie, rate). Les reins peuvent être atteints, provoquant une atteinte grave et souvent irréversible (insuffisance rénale). L’inflammation des structures de l’œil, entraînant des conjonctivites (œil rouge et douloureux avec des écoulements) et la boiterie sont d’autres symptômes de la leishmaniose. Selon l’évolution de la maladie, l’état général du chien peut se détériorer rapidement. Et sans traitement : la mort est inévitable à plus ou moins long terme.

Quel traitement contre la leishmaniose canine ?

Si la leishmaniose est incurable, car rien à ce jour ne permet d’éradiquer la totalité des parasites présents dans l’organisme, un traitement par injection combiné à une médication par voie orale est néanmoins possible. Ces traitements permettent de diminuer les symptômes mais l’affection etant chronique, des rechutes pourront toujours avoir lieu.

Avant même d’envisager une telle thérapie, le vétérinaire doit diagnostiquer la maladie au moyen de divers examens notamment une simple prise de sang. Et, en fonction de son avancée, discutera avec vous de la pertinence du traitement à mettre en place.

Cette prise en charge peut être lourde et un suivi clinique régulier est indispensable pour surveiller l’évolution de la leishmaniose.

Hélas, si l’insuffisance rénale est sévère et l’atteinte des organes internes trop importante, l’euthanasie peut s’avérer la seule issue.

Le coût d’une boite de traitement à l’Allopurinol est de + /- 10€ pour 90 comprimés.

Quelle prévention contre la leishmaniose canine ?

Un vaccin existe contre la leishmaniose, qui n’assure toutefois pas une protection à 100 % et doit être complété par des mesures préventives permettant de réduire le risque de piqûre. Par exemple, appliquer des produits répulsifs de type anti-moustique ou insecticide, ne pas sortir son chien le soir ou la nuit aux périodes d’activité des phlébotomes, ni dans des endroits humides ou à proximité de murs de pierre sèche (ils trouvent refuge dans les interstices de la pierre), placer des moustiquaires pour limiter l’entrée des insectes dans la maison…

Attention, ce vaccin n’est pas possible pour les galgos et podencos qui viennent d’Espagne, car ceux-ci ont été déjà en contact avec le phlébotome. Par contre le vaccin peut s’avérer utile si vous vous rendez pour la première fois dans une zone à risque avec un chien qui s’y rend pour la première fois.

Parlez-en avec votre vétérinaire avant d’envisager votre déplacement. Demandez-lui conseil, il pourra vous renseigner sur les différentes solutions insecticides et déterminer quelle molécule sera la plus adaptée à votre animal en fonction de son mode de vie et du risque d’exposition. La question du vaccin doit aussi être abordée afin que le vétérinaire tranche sur la nécessité ou non de le pratiquer. Il est fondamental de prendre les précautions évoquées plus haut, même si votre chien est vacciné.

La dirofilariose cardiopulmonaire des chiens et des chats, parfois appelée « maladie du ver du cœur »

Elle est due à des vers (nom scientifique : Dirofilaria immitis, groupe des filaires) dont les adultes vivent dans les artères pulmonaires (grosses artères partant du cœur) et même parfois dans la partie droite du cœur lui-même.

Il s’agit d’une maladie d’évolution lente mais grave, car elle peut être à l’origine d’une insuffisance cardiaque invalidante et de la mort subite des animaux.

Le cycle de vie du parasite

Les espèces les plus souvent parasitées par le ver Dirofilaria immitis sont les carnivores domestiques et sauvages, donc le chien, le chat et le furet, mais aussi le renard ou encore le loup. Le parasite peut également être transmis à d’autres mammifères, mais dans ce cas, il n’atteint pas le stade adulte et est éliminé naturellement.

La transmission du ver parasite se fait par piqûre de moustique. Les vers adultes présents dans le système circulatoire des animaux parasités donnent naissance à des larves appelées microfilaires. Les microfilaires, libérées dans la circulation sanguine, peuvent être ingérées par un moustique au moment où celui-ci pique pour se nourrir. Deux semaines plus tard, quand l’insecte piquera un nouvel animal, il sera alors susceptible de lui injecter des larves du parasite et ainsi de le contaminer à son tour.

dirofilariose

Cycle de vie de Dirofilaria immitis (d’après Anka Friedrich, licence Creative Commons).

Beaucoup d’espèces de moustiques sont susceptibles de servir de vecteurs à la dirofilariose cardiopulmonaire (dont le fameux moustique-tigre, agent de transmission du virus du chikungunya à l’Homme, présent à la Réunion, à Mayotte et au Antilles, et dans plusieurs départements de France métropolitaine.

La répartition géographique

La propagation du parasite est dépendante de nombreux facteurs environnementaux dont bien sûr la présence de nombreux moustiques. Sous nos latitudes, les régions où les risques sont les plus élevés sont l’Europe du sud (Portugal, Espagne dont les îles Canaries, sud de la France, Italie, pays des Balkans, Grèce, République tchèque, Bulgarie, Roumanie) ainsi que l’Afrique du Nord. La maladie est également très fréquente aux Antilles (Guadeloupe, Martinique), en Guyane et à la Réunion.

Attention, il est tout à fait possible que des chiens et des chats se déplaçant dans les zones à risque, lors de vacances par exemple, soient contaminés et contribuent ensuite à l’extension de l’aire de répartition du parasite. De même, le réchauffement climatique, favorable au cycle de vie des moustiques, pourrait être un facteur d’extension des zones à risque.

La maladie

Les premiers signes ne sont visibles que très longtemps après la contamination par la piqûre de moustique, plusieurs années pouvant être nécessaires à l’apparition des troubles respiratoires et cardiaques. Il apparaît d’abord une toux, accompagnée de difficultés respiratoires plus ou moins marquées. Le chien s’affaiblit et peut faire des syncopes à l’exercice. Les signes d’insuffisance cardiaque droite sont tardifs. Il s’agit d’un gonflement (œdème) de l’abdomen et des pattes.

Si l’évolution de la maladie cardiaque peut amener à terme au décès du malade, il faut savoir qu’un chien atteint de dirofilariose cardiopulmonaire peut également mourir soudainement. La présence des vers adultes dans le système sanguin peut en effet provoquer à tout moment la formation d’un caillot susceptible d’obstruer une artère ou une veine vitale. Ce risque est particulièrement augmenté au moment de la mort des vers adultes (ils survivent 5 à 7 ans chez le chien).

Le diagnostic définitif de dirofilariose cardiopulmonaire ne peut être posé qu’après avoir fait des examens complémentaires. Les principaux sont la recherche des larves ou des antigènes parasitaires dans le sang, et l’échographie, laquelle permet parfois de voir les filaires dans les gros vaisseaux sanguins ou dans le cœur.

Le traitement

Il existe des médicaments efficaces contre les vers adultes et leurs larves, mais, comme la mort des parasites adultes peut entraîner un état de choc gravissime pour le malade, le traitement doit être progressif et s’étaler sur plusieurs mois. Il se déroule en plusieurs phases, avec une utilisation séquentielle de différents produits.

Un élément essentiel permet de limiter les risques de choc chez le chien en traitement : la mise au repos absolu. Elle peut être nécessaire pendant toute la durée du traitement, et dans certains cas, il est préférable de garder l’animal en cage pendant plusieurs semaines. Ce n’est drôle pour personne, mais cela peut lui sauver la vie.

Comment protéger son chien ?

Pour ne pas en arriver là et limiter les risques de contamination, il est nécessaire de prendre un certain nombre de précautions pour protéger les chiens vivant dans une région à risque ou y voyageant :

  • en limitant les piqûres de moustiques, grâce à des produits répulsifs spécifiques, en pipettes et en collier. Demandez à votre vétérinaire de vous prescrire le produit le plus adapté à votre animal. Cependant, méfiance, la protection est limitée, et il est préférable de donner aussi un traitement médical préventif.

  • en donnant un traitement médical préventif, qui détruit les larves (transmises par les moustiques) avant qu’elles ne deviennent adultes. En pipettes ou en comprimés, ces médicaments sont à administrer selon la prescription de votre vétérinaire. Si l’animal vit en permanence en zone à risque, il est conseillé de le traiter une fois par mois de mai jusqu’à novembre. S’il s’agit d’un chien qui va en vacances dans une zone à risque, il faut le traiter tous les mois pendant son séjour, et encore une fois au retour.

Ehrlichiose chez le chien, une maladie infectieuse transmise par les tiques

L’ehrlichiose chez le chien est une maladie infectieuse due à une Rickettsie. La bactérie la plus fréquente est Ehrlichia canis, mais d’autres espèces d’Ehrlichia peuvent infecter le chien. La bactérie est transmise au chien par une tique (Rhipicephalus sanguinus), à l’occasion d’un repas de sang et l’incubation de la maladie est d’environ 10 à 20 jours.

En France, on décrit l’ehrlichiose surtout autour de la Méditerranée, dans la vallée du Rhône et le Sud-Ouest, mais aussi dans la région Lyonnaise, le Massif Central et le Bassin Parisien.

Les cas d’ehrlichiose sont plus fréquents au printemps et à l’automne (activité maximale des tiques).

Quels sont les symptômes de l’ehrlichiose chez le chien ?

Après incubation, la maladie s’exprime par une phase aigue de 2 à 4 semaines, avec apparition brutale d’une fièvre importante, d’un abattement, d’une perte d’appétit et parfois un jetage. Dans sa forme chronique, les signes sont dominés par des troubles hémorragiques divers : pétéchies, épistaxis, hématurie, … et l’installation d’une anémie, d’un amaigrissement, … Enfin, selon le type d’Ehrlichia en cause, d’autres symptômes peuvent se rencontrer : boiteries, articulations gonflées, dos voussé, diarrhée, vomissements, hémorragies oculaires, …

Comment faire le diagnostic de l’ehrlichiose chez le chien ?

Le diagnostic est difficile parce que les symptômes sont très variables et non spécifiques. La maladie peut facilement être confondue avec d’autres affections comme la leishmaniose, la piroplasmose, …

Le recours à des examens sanguins est donc indispensable : numération-formule sanguine pour mesurer le taux de plaquettes et de globules rouges, recherche de la bactérie dans certaines cellules du sang ou de la moelle osseuse, sérologie, PCR, …

Quel est le pronostic de l’ehrlichiose chez le chien ?

C’est une maladie grave. Non soignée, l’ehrlichiose est mortelle dans environ 30 % des cas. Si un animal non traité peut surmonter une crise aiguë, il reste porteur de la bactérie et fait classiquement des rechutes.

Peut-on soigner l’ehrlichiose chez le chien ?

Fort heureusement, il existe divers traitements permettant de lutter contre la bactérie. Le traitement en phase aiguë donne les meilleurs résultats.

Dans les cas graves, si une anémie ou une chute des plaquettes sanguines sont présentes, si l’état de l’animal est très dégradé, l’hospitalisation permettant de mettre en œuvre une réanimation médicale adaptée, des perfusions, une transfusion sanguine, … est indiquée.

Comment prévenir l’ehrlichiose chez le chien

Il n’y a pas de race prédisposée mais des chiens qui, par leur mode de vie, sont plus exposés que d’autres comme les chiens de chasse ou les chiens de garde vivant à l’extérieur. Le nettoyage attentif et régulier des chenils est également important.

Il est important d’éviter que le chien attrape des tiques en utilisant des antiparasitaires actifs contre ces acariens.

Mais attention, en fonction de l’âge et de la race de votre chien, certains antiparasitaires externes peuvent être contre-indiqués. Il faut demander conseil au vétérinaire pour adapter le traitement préventif. Après la promenade, inspecter attentivement l’animal et retirer toutes les tiques éventuellement présentes (utiliser de préférence un petit crochet spécial, disponible chez votre vétérinaire).

Attention, un chien qui a fait une ehrlichiose n’est pas immunisé. Il peut donc se ré-infester ultérieuremen

Vous avez une question ?

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La leishmaniose du chien : symptômes, traitement et prévention

La leishmaniose est une maladie parasitaire chronique et trop peu connue ; transmise par un phlébotome, un insecte piqueur qui fait penser au moustique.

Les zones à risque pour la leishmaniose canine sont l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce, le Sud de la France. Le moucheron vecteur de la maladie sévit du mois d’avril au mois d’octobre, en se nourrissant du sang des animaux et de l’homme. Une fois la maladie contractée, on observe une évolution plus ou moins rapide avec des symptômes cutanés.

Comment se transmet la leishmaniose ?

La transmission de la leishmaniose chez le chien se fait par la piqûre de l’insecte porteur. Une chienne peut également transmettre le parasite à sa portée. Tout comme chez le moustique, c’est le phlébotome femelle actif le soir et la nuit, qui pique et transmet ainsi la maladie.

Les zones de prédilection du phlébotome sont la tête et les extrémités (pattes, museau, oreille). Une fois installé, le parasite est disséminé dans les cellules du chien, atteint les organes et s’attaque au système immunitaire. Tous les chiens piqués ne contractent pas la maladie, mais les individus faibles sont plus exposés.

Quels sont les symptômes de la leishmaniose ?

Les signes cliniques de la leishmaniose canine sont divers, il peut s’agir de lésions cutanées souvent ulcératives au niveau du nez et des yeux, de dermatite (peau sèche), de dépilation avec formation de croûtes et de squames (pellicules). On observe un amaigrissement progressif sans baisse d’appétit, des saignements de nez, une pousse excessive des griffes et parfois de la fièvre.

Le chien peut aussi souffrir d’un grossissement des ganglions et de certains organes (foie, rate). Les reins peuvent être atteints, provoquant une atteinte grave et souvent irréversible (insuffisance rénale). L’inflammation des structures de l’œil, entraînant des conjonctivites (œil rouge et douloureux avec des écoulements) et la boiterie sont d’autres symptômes de la leishmaniose. Selon l’évolution de la maladie, l’état général du chien peut se détériorer rapidement. Et sans traitement : la mort est inévitable à plus ou moins long terme.

Quel traitement contre la leishmaniose canine ?

Si la leishmaniose est incurable, car rien à ce jour ne permet d’éradiquer la totalité des parasites présents dans l’organisme, un traitement par injection combiné à une médication par voie orale est néanmoins possible. Ces traitements permettent de diminuer les symptômes mais l’affection etant chronique, des rechutes pourront toujours avoir lieu.

Avant même d’envisager une telle thérapie, le vétérinaire doit diagnostiquer la maladie au moyen de divers examens notamment une simple prise de sang. Et, en fonction de son avancée, discutera avec vous de la pertinence du traitement à mettre en place.

Cette prise en charge peut être lourde et un suivi clinique régulier est indispensable pour surveiller l’évolution de la leishmaniose.

Hélas, si l’insuffisance rénale est sévère et l’atteinte des organes internes trop importante, l’euthanasie peut s’avérer la seule issue.

Le coût d’une boite de traitement à l’Allopurinol est de + /- 10€ pour 90 comprimés.

Quelle prévention contre la leishmaniose canine ?

Un vaccin existe contre la leishmaniose, qui n’assure toutefois pas une protection à 100 % et doit être complété par des mesures préventives permettant de réduire le risque de piqûre. Par exemple, appliquer des produits répulsifs de type anti-moustique ou insecticide, ne pas sortir son chien le soir ou la nuit aux périodes d’activité des phlébotomes, ni dans des endroits humides ou à proximité de murs de pierre sèche (ils trouvent refuge dans les interstices de la pierre), placer des moustiquaires pour limiter l’entrée des insectes dans la maison…

Attention, ce vaccin n’est pas possible pour les galgos et podencos qui viennent d’Espagne, car ceux-ci ont été déjà en contact avec le phlébotome. Par contre le vaccin peut s’avérer utile si vous vous rendez pour la première fois dans une zone à risque avec un chien qui s’y rend pour la première fois.

Parlez-en avec votre vétérinaire avant d’envisager votre déplacement. Demandez-lui conseil, il pourra vous renseigner sur les différentes solutions insecticides et déterminer quelle molécule sera la plus adaptée à votre animal en fonction de son mode de vie et du risque d’exposition. La question du vaccin doit aussi être abordée afin que le vétérinaire tranche sur la nécessité ou non de le pratiquer. Il est fondamental de prendre les précautions évoquées plus haut, même si votre chien est vacciné.

La dirofilariose cardiopulmonaire des chiens et des chats, parfois appelée « maladie du ver du cœur »

Elle est due à des vers (nom scientifique : Dirofilaria immitis, groupe des filaires) dont les adultes vivent dans les artères pulmonaires (grosses artères partant du cœur) et même parfois dans la partie droite du cœur lui-même.

Il s’agit d’une maladie d’évolution lente mais grave, car elle peut être à l’origine d’une insuffisance cardiaque invalidante et de la mort subite des animaux.

Le cycle de vie du parasite

Les espèces les plus souvent parasitées par le ver Dirofilaria immitis sont les carnivores domestiques et sauvages, donc le chien, le chat et le furet, mais aussi le renard ou encore le loup. Le parasite peut également être transmis à d’autres mammifères, mais dans ce cas, il n’atteint pas le stade adulte et est éliminé naturellement.

La transmission du ver parasite se fait par piqûre de moustique. Les vers adultes présents dans le système circulatoire des animaux parasités donnent naissance à des larves appelées microfilaires. Les microfilaires, libérées dans la circulation sanguine, peuvent être ingérées par un moustique au moment où celui-ci pique pour se nourrir. Deux semaines plus tard, quand l’insecte piquera un nouvel animal, il sera alors susceptible de lui injecter des larves du parasite et ainsi de le contaminer à son tour.

dirofilariose

Cycle de vie de Dirofilaria immitis (d’après Anka Friedrich, licence Creative Commons).

Beaucoup d’espèces de moustiques sont susceptibles de servir de vecteurs à la dirofilariose cardiopulmonaire (dont le fameux moustique-tigre, agent de transmission du virus du chikungunya à l’Homme, présent à la Réunion, à Mayotte et au Antilles, et dans plusieurs départements de France métropolitaine.

La répartition géographique

La propagation du parasite est dépendante de nombreux facteurs environnementaux dont bien sûr la présence de nombreux moustiques. Sous nos latitudes, les régions où les risques sont les plus élevés sont l’Europe du sud (Portugal, Espagne dont les îles Canaries, sud de la France, Italie, pays des Balkans, Grèce, République tchèque, Bulgarie, Roumanie) ainsi que l’Afrique du Nord. La maladie est également très fréquente aux Antilles (Guadeloupe, Martinique), en Guyane et à la Réunion.

Attention, il est tout à fait possible que des chiens et des chats se déplaçant dans les zones à risque, lors de vacances par exemple, soient contaminés et contribuent ensuite à l’extension de l’aire de répartition du parasite. De même, le réchauffement climatique, favorable au cycle de vie des moustiques, pourrait être un facteur d’extension des zones à risque.

La maladie

Les premiers signes ne sont visibles que très longtemps après la contamination par la piqûre de moustique, plusieurs années pouvant être nécessaires à l’apparition des troubles respiratoires et cardiaques. Il apparaît d’abord une toux, accompagnée de difficultés respiratoires plus ou moins marquées. Le chien s’affaiblit et peut faire des syncopes à l’exercice. Les signes d’insuffisance cardiaque droite sont tardifs. Il s’agit d’un gonflement (œdème) de l’abdomen et des pattes.

Si l’évolution de la maladie cardiaque peut amener à terme au décès du malade, il faut savoir qu’un chien atteint de dirofilariose cardiopulmonaire peut également mourir soudainement. La présence des vers adultes dans le système sanguin peut en effet provoquer à tout moment la formation d’un caillot susceptible d’obstruer une artère ou une veine vitale. Ce risque est particulièrement augmenté au moment de la mort des vers adultes (ils survivent 5 à 7 ans chez le chien).

Le diagnostic définitif de dirofilariose cardiopulmonaire ne peut être posé qu’après avoir fait des examens complémentaires. Les principaux sont la recherche des larves ou des antigènes parasitaires dans le sang, et l’échographie, laquelle permet parfois de voir les filaires dans les gros vaisseaux sanguins ou dans le cœur.

Le traitement

Il existe des médicaments efficaces contre les vers adultes et leurs larves, mais, comme la mort des parasites adultes peut entraîner un état de choc gravissime pour le malade, le traitement doit être progressif et s’étaler sur plusieurs mois. Il se déroule en plusieurs phases, avec une utilisation séquentielle de différents produits.

Un élément essentiel permet de limiter les risques de choc chez le chien en traitement : la mise au repos absolu. Elle peut être nécessaire pendant toute la durée du traitement, et dans certains cas, il est préférable de garder l’animal en cage pendant plusieurs semaines. Ce n’est drôle pour personne, mais cela peut lui sauver la vie.

Comment protéger son chien ?

Pour ne pas en arriver là et limiter les risques de contamination, il est nécessaire de prendre un certain nombre de précautions pour protéger les chiens vivant dans une région à risque ou y voyageant :

  • en limitant les piqûres de moustiques, grâce à des produits répulsifs spécifiques, en pipettes et en collier. Demandez à votre vétérinaire de vous prescrire le produit le plus adapté à votre animal. Cependant, méfiance, la protection est limitée, et il est préférable de donner aussi un traitement médical préventif.

  • en donnant un traitement médical préventif, qui détruit les larves (transmises par les moustiques) avant qu’elles ne deviennent adultes. En pipettes ou en comprimés, ces médicaments sont à administrer selon la prescription de votre vétérinaire. Si l’animal vit en permanence en zone à risque, il est conseillé de le traiter une fois par mois de mai jusqu’à novembre. S’il s’agit d’un chien qui va en vacances dans une zone à risque, il faut le traiter tous les mois pendant son séjour, et encore une fois au retour.

Ehrlichiose chez le chien, une maladie infectieuse transmise par les tiques

L’ehrlichiose chez le chien est une maladie infectieuse due à une Rickettsie. La bactérie la plus fréquente est Ehrlichia canis, mais d’autres espèces d’Ehrlichia peuvent infecter le chien. La bactérie est transmise au chien par une tique (Rhipicephalus sanguinus), à l’occasion d’un repas de sang et l’incubation de la maladie est d’environ 10 à 20 jours.

En France, on décrit l’ehrlichiose surtout autour de la Méditerranée, dans la vallée du Rhône et le Sud-Ouest, mais aussi dans la région Lyonnaise, le Massif Central et le Bassin Parisien.

Les cas d’ehrlichiose sont plus fréquents au printemps et à l’automne (activité maximale des tiques).

Quels sont les symptômes de l’ehrlichiose chez le chien ?

Après incubation, la maladie s’exprime par une phase aigue de 2 à 4 semaines, avec apparition brutale d’une fièvre importante, d’un abattement, d’une perte d’appétit et parfois un jetage. Dans sa forme chronique, les signes sont dominés par des troubles hémorragiques divers : pétéchies, épistaxis, hématurie, … et l’installation d’une anémie, d’un amaigrissement, … Enfin, selon le type d’Ehrlichia en cause, d’autres symptômes peuvent se rencontrer : boiteries, articulations gonflées, dos voussé, diarrhée, vomissements, hémorragies oculaires, …

Comment faire le diagnostic de l’ehrlichiose chez le chien ?

Le diagnostic est difficile parce que les symptômes sont très variables et non spécifiques. La maladie peut facilement être confondue avec d’autres affections comme la leishmaniose, la piroplasmose, …

Le recours à des examens sanguins est donc indispensable : numération-formule sanguine pour mesurer le taux de plaquettes et de globules rouges, recherche de la bactérie dans certaines cellules du sang ou de la moelle osseuse, sérologie, PCR, …

Quel est le pronostic de l’ehrlichiose chez le chien ?

C’est une maladie grave. Non soignée, l’ehrlichiose est mortelle dans environ 30 % des cas. Si un animal non traité peut surmonter une crise aiguë, il reste porteur de la bactérie et fait classiquement des rechutes.

Peut-on soigner l’ehrlichiose chez le chien ?

Fort heureusement, il existe divers traitements permettant de lutter contre la bactérie. Le traitement en phase aiguë donne les meilleurs résultats.

Dans les cas graves, si une anémie ou une chute des plaquettes sanguines sont présentes, si l’état de l’animal est très dégradé, l’hospitalisation permettant de mettre en œuvre une réanimation médicale adaptée, des perfusions, une transfusion sanguine, … est indiquée.

Comment prévenir l’ehrlichiose chez le chien

Il n’y a pas de race prédisposée mais des chiens qui, par leur mode de vie, sont plus exposés que d’autres comme les chiens de chasse ou les chiens de garde vivant à l’extérieur. Le nettoyage attentif et régulier des chenils est également important.

Il est important d’éviter que le chien attrape des tiques en utilisant des antiparasitaires actifs contre ces acariens.

Mais attention, en fonction de l’âge et de la race de votre chien, certains antiparasitaires externes peuvent être contre-indiqués. Il faut demander conseil au vétérinaire pour adapter le traitement préventif. Après la promenade, inspecter attentivement l’animal et retirer toutes les tiques éventuellement présentes (utiliser de préférence un petit crochet spécial, disponible chez votre vétérinaire).

Attention, un chien qui a fait une ehrlichiose n’est pas immunisé. Il peut donc se ré-infester ultérieuremen

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